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Top articles

  • dans les années soixante

    28 mars 2010 ( #écritures )

    C’est une jeune fille sérieuse de seize ans qui étudie les lettres dans un collège de Londres. Elle joue du violoncelle et s’ennuie un peu dans sa petite vie grise d’un Tottenham petit-bourgeois. Elle aime les romans, la philosophie, le Paris des chansons...

  • il va bientôt fumer de petits cigares

    25 mars 2010 ( #citations )

    « Lorsque Lucien Leuwen entre à Nancy avec son régiment, il tombe de cheval, rue de la Pompe, devant des persiennes vert perroquet dont l’une est entrouverte. En se relevant au milieu d’un éclat de rire général, il aperçoit derrière un rideau de croisée...

  • au pays de la neige

    24 mars 2010 ( #écritures )

    La neige était tombée dès le mois d’octobre, cette année-là. Une neige abondante qui avait rendu à notre village son lustre d’antan, — et toutes ses plus nobles prérogatives esthétiques. On était amoureuses de la neige, Macha et moi ; on allait faire...

  • en lisant le journal

    22 mars 2010 ( #écritures )

    Savez-vous qu’on raconte de drôles de choses dans le journal ? On y parle d’économie, de politique, de procès, de découvertes scientifiques quelquefois (il paraîtrait qu’un atome digne de ce nom obéit à la mécanique quantique, oui, oui, je vous assure,...

  • bidons de lait

    21 mars 2010 ( #écritures )

    Finalement Knut Hamsun avait décidé d’acheter la ferme qui devait faire de lui un vrai paysan, — il en avait un peu marre d’être écrivain ; cultivateur et éleveur, voilà ce qui, à ses yeux, grandissait un homme ! Il avait des vues et des besoins extraordinaires...

  • il rumore sottile della prosa

    19 mars 2010 ( #citations )

    « Un mien ami disait : “ Il est nécessaire d’écrire, il n’est pas nécessaire de publier ” ; vérité d’une certaine pro- fondeur, que nous retrouvons dans son contraire, celui que je suis en train de vivre : “ Il est nécessaire de publier, il n’est pas...

  • ada

    16 mars 2010 ( #écritures )

    Ada est vraiment écrivain, c’est un copain des mots qui coulent sans fin de son porte-plume et se baignent dans une mare d’encre bleue. Ada est un drôle de rêveur qui invente des pantins, des marionnettes et des bonshommes de neige pour son « petit chéri...

  • la rentrée de noël

    13 mars 2010 ( #citations )

    « Puis ce fut la rentrée de Noël. À l’âge où sur les bancs l’on regarde ses voisines sans bien savoir pourquoi, sinon pour répondre à un sourire volé dans une file au long d’un couloir, comme si chacun devait se perdre un instant, croyant avoir surpris...

  • gros gris

    13 mars 2010 ( #écritures )

    Cela se passait à la campagne : le soir, je voyais arriver quelques journaliers, l’un après l’autre, qui se rendaient au seul café du bourg pour taper le carton devant un verre de rouge trois-étoiles. « Chez Louisette », il s’appelait le café, et rien...

  • anna livia

    12 mars 2010 ( #écritures )

    Sa respiration fait un petit nuage de buée sur la vitre sale qu’elle essuie. C’est le début du film, elle va s’en aller, quitter cette chambre sombre où elle n’arrive plus à vivre, — son regard est déjà ailleurs, loin d’elle, où son désir pourrait enfin...

  • dix ans en novembre

    06 mars 2010 ( #citations )

    Sur la partie la plus brune et la plus humide de la plage, la partie qui, à marée basse, offrait le meilleur limon pour construire des châteaux, je me trouvai, un jour, en train de creuser côte à côte avec une petite fille française nommée Colette. Elle...

  • en haut du cours mirabeau

    03 mars 2010 ( #écritures )

    Ces années-là, les décapotables ont des yeux de filles, — surtout sur le cours Mirabeau. Le soleil est au rendez-vous de l’après-midi et l’ombre ocellée des marronniers fait frissonner le cœur des cantatrices. Pilar a choisi une sage robe blanche, et...

  • 14 janvier 1924

    01 mars 2010 ( #écritures )

    Cela fait plusieurs fois que ce type vient me voir. Il me pose des questions, — comme si je savais. Aujourd’hui nous sommes allés faire une promenade ; il y avait du soleil au-dessus de la cour. Il m’a demandé si je savais ce que c’était, le soleil. Je...

  • l’époque des combinaisons

    26 février 2010 ( #écritures )

    Claudia s’appelle Aida dans le film Titanus que Valerio Zurlini tourna en 1961 dans une Italie coincée entre un air d’opéra et un jazz de plage. La fille à la valise est un peu paumée. Il n’y a guère que Jacques Perrin pour tomber amoureux d’une telle...

  • au restaurant des fleurs fanées

    06 juillet 2010 ( #écritures )

    Ce soir-là Masao et moi nous allâmes au restaurant des fleurs fanées, où nous invitâmes deux femmes du quartier d’Asiwaka. C’était de très jolies dames, coquettes, bien habillées, — et tout. Nous faisions les malins parce qu’au bureau on nous avait donné...

  • en route pour de nouvelles aventures

    17 juin 2010 ( #écritures )

    J’ai l’impression que le monde ne ressemble pas du tout à l’idée que je m’en étais faite. Depuis trois jours que je chevauche au milieu des plaines et des canyons, je n’ai pas encore vu de Peau-Rouge, pas la moindre plume à l’horizon. C’est à croire qu’on...

  • une belle ensommeillée

    19 mai 2010 ( #écritures )

    Un éclat de soleil s’est endormi sur le canapé vert du salon. C’est le début de l’après-midi, — une heure méridienne où on ne sait rien faire ni penser quand le clair été bruit dans l’entrebâillement des volets bleus. Le bras, les paupières de papillon,...

  • machiniste

    18 mai 2010 ( #livres )

    Le livre arrive de Bordeaux, par la poste, dans une enveloppe blanche aux trois timbres « contre les violences faites aux femmes ». On se demande comment une simple enveloppe 17 x 21 cm peut contenir tant d’images. Ce ne sont que des mots, bien sûr, pour...

  • tu connais la dernière ?

    04 janvier 2010 ( #jazz )

    Là, il y a Roy Eldridge et Lester Young qui s’en racontent une bien bonne. entre deux prises, ou dans la coulisse, juste avant une jam… et, ici, sur cette pochette espagnole, ce sont Louis Armstrong et Duke Ellington , perdus au fond d’une salle de concert,...

  • le petit chaperon gris

    08 janvier 2010 ( #citations )

    Il n'y a pas d’urgence à vivre. Personne ne me couvre de poudre blanche. Janvier vaque sans moi à son désordre. L’hiver fait des pointes, ne danse pas. Pas de faulx dans les prés, que des semaines à enterrer ou des marais sans poissons brillants. Comme...

  • les jours où tu n’écris pas

    16 décembre 2012 ( #écritures )

    Dans mon petit bout d’atelier, je pense à mes gribouillages maladroits. La pluie glisse doucement sur la vitre de la fenêtre ; sur le vieux mur de la ruelle, le lampadaire jaune vient de s’allumer à l’instant dans le soir silencieux. Glenn Gould rêve...

  • 12 novembre

    28 novembre 2012 ( #citations )

    Trouvé dans un livre une feuille de rose flétrie, qui sais depuis quand ! Je me le demande en revenant sur les printemps passés, sur les jours et les lieux où cette rose a fleuri ; mais rien ne revient de ces choses perdues. Ce n’est pas un malheur d’être...

  • le pays de robert walser

    06 novembre 2012 ( #écritures )

    Le pays de Robert Walser est fait de montagnes, de vallées, de plaines paresseuses ou de capricieuses collines. Les alpages juvéniles succèdent aux immémoriales forêts, et les paisibles prairies aux vergers délicats. Il neige. La tendre rive des lacs...

  • quelque beau jardin

    28 septembre 2012 ( #citations )

    Lorsque j’eus fait imprimer l’Introduction à la vie dévote, Monseigneur l’Archevêque de Vienne, Pierre de Villars, me fit la faveur de m’en écrire son opinion en termes si avantageux pour ce livret et pour moi, que je n’oserais jamais les redire ; et...

  • une photo dédicacée

    28 novembre 2010 ( #écritures )

    Quand j’ai rencontré Rosanna, voyons voir, c’était au casino d’une station balnéaire de la côte adriatique (j’en ai oublié le nom, mais pas celui de Rosanna) et je venais de perdre mes tout derniers milliers de lire. Il ne me restait que la chemise blanche...

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Une Petite Rue D’angoulême

  • : le ciel au-dessus de la rue
  • : petites proses journalières, citations, musiques, ou bouts de films.
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il devient écrivain

strindberg-copie-1.jpg

« Toujours allongé sur son canapé, il se sent pris d’une fièvre inhabituelle et tandis qu’elle se poursuit dans son corps, sa tête travaille à mettre en ordre d’anciens souvenirs, à élaguer certaines choses et à en rajouter certaines autres. De nouveaux personnages secondaires se présentent, il les voit se mêler à l’action, il les entend parler. C’est comme s’il les voyait sur la scène. Deux ou trois heures plus tard il avait une comédie en deux actes toute prête dans la tête. C’était un travail à la fois douloureux et voluptueux, si on pouvait appeler cela du travail, car cela se faisait tout seul, sans l’intervention de sa volonté et sans qu’il y fût pour rien. Mais à présent il fallait l’écrire. La pièce fut achevée en l’espace de quatre jours. Il allait et venait entre son bureau et le canapé où, par intervalles, il s’effondrait comme une loque. » (August Strindberg)

valentine

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Ma grand-tante s’appelait Valentine. Elle vivait en solitaire à Fontbouillon, une campagne reculée, perdue, elle vivait ? — c'est un bien grand mot, je crois que je devrais plutôt dire qu’elle rêvait. Chaque jour elle s’habillait très élégamment, comme si ç’avait été un dimanche. Elle sortait peu. Elle regardait simplement la petite route qui passait devant sa porte, — où aurait-elle pu aller ? Les maris étaient morts depuis longtemps et son fils s’obstinait à vivre dans sa folie. Valentine s’asseyait à son piano et jouait ses nocturnes. La vie de Valentine est un immense, cruel et déchirant nocturne. Il y a longtemps que je pense à écrire le roman de sa vie absente. Fleur fanée d’un souvenir lointain et douloureux.

en voyage

KafkaMan

On arrive sur la grande place dès les premières heures, et tout est encore dans le tendre déploiement du rêve ; le jour est plus que le jour, — et la nuit moins que la nuit. Les pigeons égrènent la ponctuation subtile et mouvante de leur tourbillonnante quête d’horizons. Le ciel descend au milieu des murs, et les jeunes ombres s’étirent derrière les fenêtres. On est devant les vieilles procuraties, et le cœur s’absente de soi-même. On devient le voyageur de son désir — étranger au pays de ses errances.

l’écriture

wassermann

Il faudrait calculer le secret rapport entre la main et la pensée, — je ne suis pas sûr non plus que ce soit la pensée qui s’avance jusque dans la main, — c’est autre chose, peut-être simplement l’élan, la mise en mouvement de ce rapport justement, qui reste suspendu dans le fil courbe de la plume, et la respiration viendrait de ce qu’il faut tout de même, de temps en temps, tremper la plume dans le lac sombre de l’encrier. Peut-être les pensées sont-elles justement tout au fond dans l’encrier ? petites sirènes d’argent.