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Top articles

  • une lettre

    17 juin 2013

    Où se cacher ? Comment s’abriter de l’absence ? Comment y échapper alors qu’elle gouverne l’univers de sorte qu’il n’y a plus de terre, ni ce ciel, ni de pays, ni de continents, ni de saisons, ni de visages ? Alors qu’elle prend toute la place, qu’elle...

  • le désir dessiné

    12 janvier 2013 ( #films )

    On ne sait pas trop quand l’amour naît, mais le désir, si, il trouble la vue, obscurcit la lumière, éblouit les nuits, — il est dans chaque plan du film Cinq femmes autour d’Utamaro, de Mizoguchi Kenji, dessiné d’une caméra élégante et suave, aussi délicate...

  • roger gilbert-lecomte

    11 juillet 2012 ( #citations )

    Et maintenant, pourquoi ma pensée va-t-elle, parmi tant d’autres écrivains, vers le poète Roger Gilbert-Lecomte ? Lui aussi, la foudre l’a frappé à la même période que les deux précédents, comme si quelques personnes devaient servir de paratonnerre pour...

  • « oui »

    02 mars 2011 ( #écritures )

    Je me suis levé, ce matin, décidé à dire « Oui » à tout, m’aurait-on demandé si je désirais sur l’instant mourir ; dans l’après-midi, sur les remparts, les lampadaires étaient tous allumés dans la brume d’hiver, et à eux aussi il me semble que j’ai dit...

  • anna, anna

    27 février 2011 ( #écritures )

    Je ne sais plus où j’en suis avec Anna, ou plutôt je me doute qu’il est préférable qu’il en soit ainsi. Autrefois, il me semblait qu’avec Anna, nous nous comprenions. Elle travaillait à Rome, moi je vivais du côté de Maiori, — tout était simple alors...

  • les jolies dames

    04 décembre 2010 ( #écritures )

    Quelquefois les jolies dames ont une pochette de cuir sombre et brillant, des gants de peau et un grand collier de fines perles ; leurs cheveux sont coiffés divinement, — et le restent aussi longtemps que dure la soirée. Mais ce qui fait surtout que ce...

  • I am missing you

    21 août 2010 ( #chansons )

    C’est un peu de l’Inde fulgurante, mais mâtiné des brumes du Liverpool de George Harrison. Quand l’automne déchire l’Europe de feuilles mortes et de vents fous, l’Inde se pare encore de divins soleils. I am missing you (oh Krishna where are you). Pandit...

  • dyna

    11 septembre 2010 ( #écritures )

    Ce matin, prochain Circuit des Remparts oblige, j’ai vu, stationnée devant la pâtisserie de la place Francis-Louvel, une voiture des années soixante, une vieille Panhard. Mon cœur n’a fait qu’un bond, — j’étais, de nouveau, ce petit garçon en culottes...

  • missouri, 1832

    03 août 2010 ( #écritures )

    Vous ne savez plus trop quoi faire de votre vie ces jours derniers ? — eh bien peut-être pourriez-vous embarquer, vous aussi, sur le Mandan et remonter le tonitruant Missouri. C’est un truc que vous ne ferez pas tous les quatre matins, je vous assure....

  • kitty essaye ses nouvelles lunettes de soleil

    25 avril 2010 ( #écritures )

    On peut aller à Longchamp, ou à Vincennes, ou plus simplement se promener rue du Faubourg Saint-Honoré. Qu’est-ce que vous en pensez ? Mon amie Clarisse est rentrée de Rome, — elle-même est une sorte d’antiquité romaine… Aller aux courses ou faire du...

  • dimanche

    25 avril 2010 ( #écritures )

    Bertie est rentré pour le week-end, et c’est un grand remue-ménage dans la petite maison de Fanny. On va plutôt aller dans le jardin, non ? pendant qu’il ne pleut pas. Tant pis si les hortensias ne sont pas encore fleuris. Pourquoi donc Constance a-t-elle...

  • hedy

    22 avril 2010 ( #écritures )

    On ne peut pas dire qu’elle ait encore beaucoup dansé, non ; son chevalier servant s’en est allé déjà, — ou bien il n’est pas encore arrivé, aussi l’attend-elle dans un coin du salon, dans le bouillonné de nacre de sa robe. Elle est sage. Elle n’ose pas...

  • l’amour d’emmanuelle

    20 avril 2010 ( #écritures )

    Ils sont là-bas, à Hiroshima, dans la difficile renaissance du monde, mais si Eiji Okada est prêt, Emmanuelle Riva, elle, est encore dans la souffrance absolue de son amour crucifié de Nevers. Resnais filme l’écroulement de la réalité et le surgissement...

  • l’hiver et l’hiver

    18 avril 2010 ( #écritures )

    L’hiver est double, et la ville toujours lointaine, dans la brume grise du matin froid, paraît grelotter de l’autre côté du terrain vague. L’homme qui marche ne sait pas où il va. Je suis né dans cet hiver-là, ma mère allait dans les dis- pensaires chercher...

  • aux afriques

    17 avril 2010 ( #écritures )

    Il paraîtrait qu'il fut là, pendant cet après-midi africain, le second à partir de la droite, à la droite de cette femme mystérieuse sur ce pâle daguerréotype . Lui-même est passablement mystérieux, effacé, lointain. Il s’appelle Arthur Rimbaud, un type...

  • les exilés, monodrame lyrique

    15 avril 2010 ( #théâtre )

    « Récit d’une journée ordinaire, la voix intérieure paraît rendre celle-ci à la multitude des autres journées ordinaires, faisant sonner le ressac des heures indifférenciées. Le flux de la parole du narrateur est incertain comme la pensée sous l’effort...

  • alphonsine

    14 avril 2010 ( #écritures )

    Je feuillette un vieux manuscrit ramassé dans un coin de grenier de la maison de mon oncle, à Villiers. Tout est calme dans ce manuscrit. Cela raconte un voyage en mer ; on dirait que le narrateur n’est pas particulièrement heureux de se rendre aux Afriques....

  • baden-baden, 1921

    12 avril 2010 ( #écritures )

    Simone Weil a douze ans et demi, elle voyage avec son frère André et ses parents en Forêt-Noire. Elle ne changera plus de coiffure, et son regard restera aussi pur et franc, transperçant la « visibilité » des choses. Elle sait qu’elle aime voyager, mais...

  • à la campagne

    10 avril 2010 ( #citations )

    « Elle a enfilé son ensemble neuf et elle s’étonne de sentir la jupe tourner autour de sa taille et la veste tomber souplement sur ses hanches. Elle a minci. Elle rassemble ses cheveux sur sa nuque, les enroule en un chignon lâche. Quand elle se regarde...

  • sur la terrasse

    09 avril 2010 ( #écritures )

    J’avais enfin écrit un bout du début de mon premier chapitre (c’était une sorte de roman un peu flou que je comptais commencer avec le printemps, — j’y avais pensé tout l’hiver, ou presque), et, contrairement à ce que je faisais d’ordinaire, je le donnai...

  • combien de mondes

    08 avril 2010 ( #écritures )

    Ce n’est pas ce qu’on croit. Il y a deux mondes, celui que nous rêvons et celui dans lequel nous rêvons, — il se pourrait même que nous vivions précisément dans le monde que nous avons rêvé, et c’est peut-être dans ce dernier qu’Augustine a demandé à...

  • qui a vu le vent ?

    06 avril 2010 ( #citations )

    « Ken Harris avait passé l’après-midi devant sa machine à écrire, face à une page blanche. C’était l’hiver et il neigeait. La neige étouffait les bruits du dehors, et le silence était si grand, dans l’appartement de Greenwich Village, qu’il était gêné...

  • en thuringe

    05 avril 2010 ( #écritures )

    « En ce temps-là, Novalis ne vécut que pour sa douleur. Il lui devint naturel de considérer comme un monde unique l’univers visible et l’invisible et de ne distinguer plus la vie d’avec la mort, sinon par le nostalgique désir qu’il éprouvait de celle-ci....

  • de grandes avenues

    01 avril 2010 ( #citations )

    « On peut considérer les siècles passés comme de grandes avenues sur lesquelles certains esprits curieux et nostalgiques, mécontents de leur époque, vont prendre l’air et se délasser — car les époques sont toutes fatigantes lorsqu’on est forcé d’y vivre....

  • le matin, vers dix heures vingt

    31 mars 2010 ( #écritures )

    Elles s’appellent Käthe et Gisela ; sont-elles sœurs, cousines ou simples amies ? Elles viennent tout juste de se réveiller. J’imagine que c’est le début de l’été, la lumière dans la chambre est celle d’un juillet paresseux. Vite, une grande journée nous...

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Une Petite Rue D’angoulême

  • : le ciel au-dessus de la rue
  • : petites proses journalières, citations, musiques, ou bouts de films.
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il devient écrivain

strindberg-copie-1.jpg

« Toujours allongé sur son canapé, il se sent pris d’une fièvre inhabituelle et tandis qu’elle se poursuit dans son corps, sa tête travaille à mettre en ordre d’anciens souvenirs, à élaguer certaines choses et à en rajouter certaines autres. De nouveaux personnages secondaires se présentent, il les voit se mêler à l’action, il les entend parler. C’est comme s’il les voyait sur la scène. Deux ou trois heures plus tard il avait une comédie en deux actes toute prête dans la tête. C’était un travail à la fois douloureux et voluptueux, si on pouvait appeler cela du travail, car cela se faisait tout seul, sans l’intervention de sa volonté et sans qu’il y fût pour rien. Mais à présent il fallait l’écrire. La pièce fut achevée en l’espace de quatre jours. Il allait et venait entre son bureau et le canapé où, par intervalles, il s’effondrait comme une loque. » (August Strindberg)

valentine

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Ma grand-tante s’appelait Valentine. Elle vivait en solitaire à Fontbouillon, une campagne reculée, perdue, elle vivait ? — c'est un bien grand mot, je crois que je devrais plutôt dire qu’elle rêvait. Chaque jour elle s’habillait très élégamment, comme si ç’avait été un dimanche. Elle sortait peu. Elle regardait simplement la petite route qui passait devant sa porte, — où aurait-elle pu aller ? Les maris étaient morts depuis longtemps et son fils s’obstinait à vivre dans sa folie. Valentine s’asseyait à son piano et jouait ses nocturnes. La vie de Valentine est un immense, cruel et déchirant nocturne. Il y a longtemps que je pense à écrire le roman de sa vie absente. Fleur fanée d’un souvenir lointain et douloureux.

en voyage

KafkaMan

On arrive sur la grande place dès les premières heures, et tout est encore dans le tendre déploiement du rêve ; le jour est plus que le jour, — et la nuit moins que la nuit. Les pigeons égrènent la ponctuation subtile et mouvante de leur tourbillonnante quête d’horizons. Le ciel descend au milieu des murs, et les jeunes ombres s’étirent derrière les fenêtres. On est devant les vieilles procuraties, et le cœur s’absente de soi-même. On devient le voyageur de son désir — étranger au pays de ses errances.

l’écriture

wassermann

Il faudrait calculer le secret rapport entre la main et la pensée, — je ne suis pas sûr non plus que ce soit la pensée qui s’avance jusque dans la main, — c’est autre chose, peut-être simplement l’élan, la mise en mouvement de ce rapport justement, qui reste suspendu dans le fil courbe de la plume, et la respiration viendrait de ce qu’il faut tout de même, de temps en temps, tremper la plume dans le lac sombre de l’encrier. Peut-être les pensées sont-elles justement tout au fond dans l’encrier ? petites sirènes d’argent.